L’atelier MurAnése : conservation & restauration de vitraux

Bonjour Mme Groult, bienvenue au Domaine de Saint -Paul.

DSP / Que faites-vous ? Et d’où vient le nom « MurAnése » ?

Mme GROULT / L’atelier MurAnése existe depuis 15 ans spécialisé dans la conservation et de restauration de vitraux.

Le nom « MurAnése » fait référence à l’une de mes spécialités : les verres imprimés (dits verres texturés)… MurAnése est un ancien nom qui était donné à un verre.

J’interviens principalement pour les monuments historiques (églises, cathédrales, châteaux) et les musées. Occasionnellement, des commandes de création pour des particuliers.

J’assure l’entretien des édifices de la ville de Paris. J’interviens également dans la restauration de la cathédrale de Chartres. Et dernièrement, l’atelier a coopéré à la restauration de La Rose de la cathédrale de Soissons, qui a été inaugurée mi-janvier.

J’ai aussi travaillé sur tous les travaux de sécurisation de la Cathédrale Notre Dame de Paris après l’incendie, et suis dans l’attente de la réponse concernant l’appel d’offres en cours.

DSP / Pourquoi vous êtes-vous installée au Domaine de Saint-Paul ?

Mme GROULT / J’avais un ami qui avait son local ici, donc je connaissais déjà un peu le Domaine. J’ai choisi de m’installer au Domaine pour son cadre, son environnement.

La plupart des cathédrales restent au-dessus de la Loire, il fallait donc un endroit « stratégique » par rapport à mes déplacements : accessibilité et proximité de Paris.

DSP / Quelles sont vos missions et où travaillez-vous ?

Mme GROULT / Je travaille partout en France… Que ce soit pour :

1/ des missions de diagnostics : dresser l’état sanitaire des vitraux, voir les problèmes du bâti (à l’aide d’architectes qui me guident), voir s’il y a des infiltrations au niveau des toitures qui peuvent endommager les tableaux, les sculptures, les vitraux… Et la hiérarchisation des travaux sur l’ensemble du bâtiment.

2/ de la restauration sur place : je retire les vitraux, les apporte à l’atelier pour faire un bilan sanitaire, je regarde comment je vais intervenir dessus, et ensuite je fais un test de nettoyage, j’interviens sur le réseau de plomb, les casses de verres… Et, au fur et à mesure du travail, le vitrail reprend sa forme !

DSP / Si le vitrail est cassé, peut-on le restaurer ?

Mme GROULT / Oui, tout à fait ! Quelquefois, le vitrail est trop endommagé pour être remis tel quel en place, mais on peut toujours le restaurer.

On peut même parfois faire des restitutions, quand le vitrail original ne peut supporter d’être à nouveau mis dans un bâtiment face au vent…

DSP / Combien de temps faut-il compter pour restaurer un vitrail ?

Mme GROULT / C’est très variable en fonction du nombre de vitraux… On va avoir des édifices par exemple sur la Cathédrale de Chartres, où il y a 90 vitraux sur une seule verrière ; à côté de cela, on va avoir d’autres bâtisses où il n’y aura qu’une quinzaine de panneaux par fenêtre.

Cela va dépendre des problèmes rencontrés sur le vitrail.

Pour la Rose de Soissons, la restauration a pris 1 an et demi… Le fait que plusieurs corps de métier interviennent sur le même chantier, amène un allongement des délais. Généralement, sur les monuments  historiques, le travail de restauration est assez long.

DSP / Un petit mot pour la fin ?

Mme GROULT / Mon souhait est de continuer sur cette lancée, avoir de nouveaux projets… travailler sur des édifices de plus en plus beaux. En France, il y a de quoi faire !

DSP / Merci pour votre accueil, et nous vous souhaitons plein de beaux projets historiques à restaurer !